Alain Michon
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C.V alain michon
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mise en scène de la prise de son
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retour [l'espace du son-le son dans l'espace] [L'espace vivant c'est quoi?] [les sons environnants] ---- [L'Illiade et l'Odyssée] [Les Perses] ---- Produire du sonore dans un espace vivant mobilise avec plus ou moins d'intensité l’acteur et son corps dans l'espace dans un temps et une durée définie, c'est une forme de performance. Dans performance il y a authenticité, l'acteur est mis en danger par le fait de ''performer'' son texte dans et avec le milieu choisi et de réaliser des suites de protocoles : parcours, mouvements, déplacements, postures contraignantes. Ce faisant il est amené à se décentrer de son égo et d'une vérité d'interprétation autoproclamée au profit une vérité de ''survie'' entre guillements. !! Choix des Lieux * Les premières réflexions du lieu donne l'intelligibilité , elles enveloppent la source en créant des harmoniques. * Nous sommes adaptés à reconnaître les espaces vivants, nous n’avons pas d’yeux derrière la tête mais des oreilles qui savent interpréter la provenance des sons et si le son est menaçant ou bienveillant Si nos oreilles savent discerner la hauteur, la direction, l'intensité, la durée des ondes sonores, elles savent aussi distinguer les lieux. Une cave en terre battue, une cage d'escalier en béton, un amphithéâtre en bois ou une chambre avec moquette sera immédiatement identifiée dès les premiers instant. De même la couleur acoustique d'une salle sera immédiatement décodée, il y aura association de la source et la réponse du lieu si cette association sonne juste. On ne choisit pas un lieu avec une grande réverbération pour jouer des percussions ou alors on adapte le rythme à la durée de la réverb. Pour exercer le chant grégorien on cherchera plutôt des abbayes cisterciennes. Le curée dans son sermon adapte le rythme de son homélie à la durée de la réverbération de son église. * Notre perception sonore est fine et également adaptée à relier la nature des sons à notre mémoire: telle sonorité d'une salle réverbérante peut nous rappeler un souvenir douloureux d'un hall d'hôpital ou au contraire un brouhaha de conversation de café pourrait nous renvoyer vers le souvenir heureux d'une première rencontre. Il y a toujours une réflexion dans tous les lieux, pour ne pas en avoir il faudrait être suspendus dans un ciel sans vent ou être isolé dans un champ infini de dunes de sable. C'est le champ libre qu'on retrouve dans les espaces extérieurs sans parois ou objet réflecteur. Dans mes diverses post-productions j'ai remarqué avec quelle facilité on peut mélange des atmosphères prélevées dans l'espace vivant. Il faut prévoir en amont du projet, des séances d'enregistrement avec une variations de plans du plus proche au plus lointain en tenant compte de la qualité acoustique du lieu. Mélanger un plan proche avec un plan lointain ne pose pas de problèmes si les deux séquences ont été enregistrées dans des lieux vivants, il se créer une mise en perspective des éléments qui composent les deux plans. Les éléments alors s'interpénètrent sans que l'on ait besoin de re-travailler des détails avec des réverbérations artificielles. !! Choix des micros A chaque fois que l'on pose ses microphones dans un lieu il y a un temps d'approche et ce temps nous est utile pour se questionner sur la justesse de l'interprétation et des conditions d'énonciation des textes d'Homère. Comment les chanter, où les chanter qui chanter? Il y a là un vif intérêt à tenir compte de la variété des capteurs que l'on va utiliser et des places qu'il vont occuper pour capter le jeu de l'acteur (cellule omnidirectionnel, cardioïde , hypercardioïde etc...) pour révéler, occulter, privilégier, isoler certaines parties du spectre sonore. Ce sont ces choix qui conditionnent une prise de son cohérente avec le projet, chaque prise est une mise scène sonore que l'on opère, le but étant d'inscrire le chant dans une résonance qui va le porter. {small}Certaines capsules comme les capsules omnidirectionnelles s'adaptent très bien aux effets de proximité tout en capturant aussi le rayonnement des réflexions sonores de la salle.{/small} !! mise en scène de la prise de son. Les différents scénarios de captation. # Choix des plans: Hyper-gros-plan, Gros plan, plan moyen, plan lointain, plan hyperlointain # Parcours entre les plans * les micros sont fixes, l'Aède et son instrument ne bougent pas. * Parcours live (mouvement) Les micros sont fixes, l'Aède varie la distance et créer des effets dramaturgique (des points de repère sont marqué au sol). * Parcours différé au mixage. Suite de micros marqués au sol du plus proche au plus lointain par rapport à l'Aède qui ne bouge pas et chante avec son instrument. On enregistre en multi-pistes et au mixage on réalise le parcours. Parcours différé au mixage. Suite de micros marqués au sol du plus proche au plus lointain par rapport à l'Aède qui ne bouge pas et chante avec son instrument. On enregistre en multi-pistes et au mixage on réalise le parcours. * Enregistrement de l'instrument seul avec le même procédé que le précédent. On garde une possibilité de rendre le jeu instrument autonome sur lequel pourra se poser le chant de l'Aède en re-recording ou on mle garde en tant que matériau autonome (du lointain, il pourra se rapprocher virtuellement de l'Aede). Du plan proche au plan lointain, c'est un mouvement sonore qui est créé. Dans ce jeu dynamique entre le lointain et la proximité, soit le mouvement est réalisé en amont à la prise de son soit en aval lors du mixage en post production. **Dans le premier cas le mouvement prend la forme d'un plan séquence, un déjà fait déjà mixé où l'acteur en mouvement réalise son parcours face à un système de captation fixe (mono, stéréo, quadriphonie etc...) comme le ferait un calligraphe exécutant son dessin en un seul geste sans décoller son pinceau de la feuille. '''Salle sèche''' un étudiant se déplace d'une position proche du microphone au fond de la pièce en passant par une position médiane. [./files/ensb_a/sons/space-etude7.mp3|controls] ** Dans le deuxième cas, l'enregistrement se fait en multi-pistes l'acteur ne bouge pas, il fait face à des micros installés sur plusieurs plans ( ex ci-dessous 3 plans), du plus proche au plus lointain, reste au mixeur à choisir telle ou telle piste et à inscrire un mouvement au mixage en passant d'une piste à l'autre. '''Salle réverbérée''' Abbaye du Thoronnet. *** plan proximité (couple XY)/Shoeps CMT 5. *** plan moyen (couple AB variable/Neuman KM140 *** plan lointain(microphone omnidirectionnel) [./files/La voix/images/cistercian-shaman.jpg] '''cistercian_shaman''' [./files/La voix/sons/cistercian_shaman.mp3|controls] '''Eglise de Corconac, grand volume, réverbération courte et claire''' Enregistrement multi-piste: deux micros hypo-cardioïde en couple variable espacés de 2,50 m des violoncelles, plus un micro Omnidirectionnel 4006 BetK espacé de 3,50 m de la la voix (un delay en post-production sur l'omni pour être en phase avec les violoncelles). [./files/L'or du temps/sons/l_ordutemps-N5-extrait-final.mp3|controls] initialement, l'enregistrement est multi-pistes, il est fait pour être diffusé en multi-canaux (8 Ht-parleur) dans l'enceinte de la même église. !! mouvements à maîtriser dans l'espace des capteurs. Ulysse submergé par les flots ...'''extraits de l'Odyssée''' « Aïe ! Malheur, que peut-il m'arriver encore de pire ? 300 Je crains fort que n'ait parlé vrai en tout point la déesse qui m'a dit que dans l'onde, avant mon retour sur ma terre, j'aurais plein de tourments, car tout s'accomplit à cette heure. De quels nuages Zeus ne couronne-t-il pas son immense ciel ! Il déchaîne les flots marins, les bourrasques se pressent 305 sous toutes sortes de vents. Le plus sûr ? la mort-précipice. Trois fois heureux, quatre fois, les Danaens qui moururent dans la vaste Troade, portant la gloire aux Atrides. Si j'avais pu mourir et connaître l'instant fatidique, le jour où par milliers les Troyens, de leurs lances de bronze, 310 me harcelaient autour du cadavre du Péléïade ! J'aurais eu les honneurs ! Les Argiens auraient fait ma louange ! Mais mon destin était de mourir d’une mort douloureuse. » On propose que Philippe Brunet bouge de droite et de gauche, de haut en bas de loin en proche face au couple de micros hypocardioïde (couple variable) en disant son texte figurant le tumulte de la situation. Le texte émis sera impacté tant par la tension corporel que le mouvement va créer que par le jeu d'adaptation que l'acteur va devoir opérer pour combiner à la fis maîtrise du mouvement et maîtrise de la diction. Il faut maintes répétitions en amont de l'enregistrement pour contrôler le mouvement, la relation aux microphones et les impacts sur la qualité du son. On trouve dans ce genre d'exercice des qualités de jeu proche du réel, l'acteur n'a pas le temps de surjouer, il est dans l'acte sur le fil du rasoir. ''Ce genre de mise en situation est rarement possible dans les studios par maque de temps et d'espace pour le mettre en place.''
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